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Interview de Monsieur Dazord à propos des EEP

Réalisée par Melles Elise Gauthier et Emilie Roch

Chateau de la Bourbansais
©Fauves du Monde
Parc zoologique privé, le domaine de la Bourbansais accueille, chaque année, de nombreux visiteurs. Il offre à ceux-ci la découverte d’un petit zoo bien sympathique, mais aussi un spectacle de fauconnerie et une démonstration des talents des chiens de meute…
Comme tout zoo qui se respecte, la Bourbansais participe à des programmes d’élevage (EEP) afin de préserver les espèces menacées.
Monsieur Arnaud Dazord est détenteur d’une maîtrise en Biologie animale et zoologie : c’est un biologiste. Il travaille au Zoo de la Bourbansais et s’occupe des EEP dans cet établissement. Lorsqu’on a demandé s’il était possible d’interviewer le responsable des EEP au sein du zoo de la Bourbansais, nous avons été immédiatement dirigées vers lui.

 
 
Pour quelles raisons les EEP ont-ils été créés ?
Les Programmes d’Elevage Européen ont été créés suite à une loi promulguée en 1978 qui interdisait le prélèvement des animaux dans la nature. En effet, avant cette loi, les zoos capturaient directement les animaux dont ils avaient besoin dans la nature principalement dans les colonies.
Les parcs zoologiques, afin de survivre, ont lancé des programmes de reproduction : ils se sont alors heurtés au problème de la consanguinité.
Monsieur Dazord Ainsi les EEP ont été mises en place pour faire des échanges d’animaux entre zoos afin de surmonter ces problèmes. Sans ces échanges le maintient de populations viables en captivité serait impossible.
 
 
Combien d’espèces différentes participent au programme en Europe et dans le zoo?
Il y a environ soixante-dix espèces en EEP. Dans notre parc, neuf espèces appartiennent au programme : les girafes, les tigres de Sibérie, deux espèces de lémuriens (les lémuriens roux et les maki katas) et de petits singes tels que les cercopithèques de diane, les geladas, les atèles, les saïmiris et les gibbons.

 
Qui dirige les EEP ?
C’est l’association l’EAZA (European Association of Zoos and Aquaria : Association Européenne des Zoos et Aquariums NDLR). Elle met en place pour chaque espèce en EEP un professionnel entouré d’une équipe.
Ces personnes peuvent être des vétérinaires, des biologistes et la plupart (80%) travaille dans des parcs zoologiques. Celles-ci sont bénévoles. Cependant des créneaux compris dans le temps de travail des responsables des EEP sont prévus afin qu’ils puissent gérer le programme.
Ici, bien que je ne sois pas le responsable d’une espèce en particulier, je suis chargé de gérer les animaux qui sont en EEP au parc de la Bourbansais.
 
Le zoo reçoit-il des aides pour les EEP?
Les EEP est un programme privé qui fonctionne par le biais de bénévoles, on ne reçoit donc aucune aide. C’est le billet d’entrée qui permet de financer tout le parc.
 
Comment fonctionne le système d’échange d’animaux ?
Comme on l’a vu précédemment, pour maintenir une population il faut faire des échanges dans le but de surmonter tous les problèmes de consanguinité que l’on peut rencontrer. Des échanges entre parcs zoologiques ont lieu tout le temps.
Si l’on décide d’accueillir d’autres animaux au sein du parc, je devrais faire une demande sous forme de dossier. Ce dossier prend en compte la qualité de l’enclos des nouveaux animaux, ainsi que tout ce que doit mettre en œuvre le zoo afin que l’animal vive dans les meilleures conditions possibles. Mais il faut aussi envisager tous les frais engagés, le dossier doit être tenable. En fonction de la qualité du projet et de la disponibilité des animaux la demande aboutit ou non.
Par exemple, on pourrait faire une demande pour obtenir des pandas mais d’une part il ne doit y en avoir qu’une vingtaine dans tous les zoos du monde et d’autre part, même si nous pouvions en obtenir un, on ne pourrait pas s’en occuper car cela demande trop de travail, de soin et de personnel.
 
Et y’a-t-il eu des échanges au zoo de la Bourbansais ?
Oui. Depuis 1998, date de notre entrée dans l’EAZA, nous avons reçu quelques animaux…
Par exemple, l’année dernière nous avons obtenu un couple de cercopithèques (des singes, NDLR). Le mâle venait de Lisbonne et la femelle de Pologne.
Entre les différents parcs il y a des dons, on reçoit tel animal, puis lorsque celui-ci aura des petits, ces petits iront à leur tour dans un autre zoo. Par conséquent ces animaux appartiennent plus au programme qu’au zoo. Mais juridiquement, ils appartiennent aux parcs, il faut bien que les animaux aient un propriétaire devant la loi.
L’échange est totalement gratuit, on demande juste au parc receveur de payer le transport Girafes de la Bourbansais en EEPde l’animal jusqu’à son zoo.
 
Vous nous avez parlé tout à l’heure de Stud-book, comment fonctionne ce système ?
Le Stud-book est un registre des populations. On recueille des données, c’est-à-dire les nombres de naissance, de décès durant l’année. Si les populations sont de petites tailles on établit les liens de parenté entre les différents individus mais c’est nettement plus difficile lorsque les populations atteignent plus de 150 à 200 individus.
Pour chaque stud-book mis en place, on désigne un coordinateur qui note chaque naissance et chaque décès. Dans le cas des EEP, ce coordinateur donne des recommandations pour les reproductions.
 
>>Photo : une girafe et son girafon au zoo de la Bourbansais (espèce en EEP) ©Fauves du monde

Comment détermine-t-on quelle espèce doit faire partie du programme? S’appuie-t-on sur les recherches d’organisation telles que la CITES ou l’UICN?
Le but principal des EEP est de maintenir une population viable d’une espèce afin de pouvoir la préserver. On privilégie donc les espèces classées sur la liste rouge de l’UICN (chaque année, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dresse la liste rouge des espèces menacées NDLR) et en annexe I de la CITES.
L’EAZA prend aussi en compte l’évolution des populations sur les dix à vingt dernières années. Par exemple, si le nombre d’individus d’une espèce a très fortement diminué en quelles années bien que la population reste encore importante, cette espèce peut être classée en EEP.
Un autre point important est le nombre d’individus d’une espèce disponibles dans les zoos de l’association. En effet, certaines espèces sont en EEP alors que dans la nature elles ne sont pas énormément menacées : pourquoi ? Tout simplement parce que la population de ces espèces à l’intérieur des zoos nécessite un programme d’élevage. A contrario, quelques animaux très menacés - c’est le cas pour certains singes - ne peuvent pas faire partie d’une EEP à cause du très faible nombre d’individus dont nous disposons.
 
Des projets de recherche entrent-ils dans le cadre des EEP?
Il faut savoir que les EEP fonctionnent selon trois axes principaux :
  • Le premier est la gestion de la population : on se fixe une cible, un nombre d’individus défini et l’on essaye de respecter ce nombre afin de maintenir l’espèce.
  • Ensuite il y a la conservation in situ. On travaille avec des animaux en captivité, on se doit donc de protéger les animaux dans la nature. C’est dans cet axe-là qu’ont lieu les réintroductions telle celle du vautour fauve dans les Alpes, ou encore celle du tamarin lion (un tout petit singe NDLR). Néanmoins ce n’est pas le moyen le plus courant. Réintroduire un animal coûte très cher. Les investissements sont lourds et les chances de réussite ne sont pas sûres à 100%. Pour protéger la nature, on essaye plutôt de créer d’avantage de parcs naturels.
  • Le troisième axe est la recherche. Elle est appliquée soit au monde du zoo (comment élever les espèces, dans quels environnements ?), soit au monde vétérinaire.
    Donc oui, pour répondre à votre question, des projets de recherche entrent dans le cadre des EEP.
     
    Le parc zoologique de le Bourbansais participe-t-il à des recherches?
    Un zoo doit répondre à quatre objectifs : la conservation, les EEP, la pédagogie et la recherche.
    En ce qui concerne la conservation, à la Bourbansais on est en train de mettre en place une collecte de fond pour les gibbons. Notre but est de sensibiliser les visiteurs sur cet animal en particulier. Puis ponctuellement on participe à des collectes d’argent.
    La pédagogie dans les zoos joue un rôle important. En effet on élabore des programmes pour les groupes scolaires et aussi pour le public, tels que les spectacles de fauconneries ou celui de la meute de chiens de la Bourbansais.
    Ici on est un petit parc, donc pour la recherche on travaille en collaboration avec des étudiants. Plusieurs d’entre eux viennent faire ici leur thèse ou leur mémoire pour avoir leur maîtrise. Ils ont la possibilité d’étudier et d’observer les animaux à volonté. Par contre le parc ne peut pas se permettre de travailler sur de grands projets scientifiques car les charges seraient trop lourdes. Un très grand zoo peut se le permettre mais pas nous : chaque zoo fait de la recherche à son niveau.
     
      Pour en savoir plus :
    >> Site du Zoo de la Bourbansais
    >> Site de l'EAZA
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